jeudi, octobre 17, 2024

L’homme est connu pour ses nombreux dérapages verbaux. Cette fois, c’est une déclaration au journal transalpin Wall street Italia qui suscite la polémique et l’indignation. « Ne me parlez plus de footballeurs africains. Je ne les prendrai plus tant que la Can sera organisée au milieu de la saison » a notamment déclaré l’homme d’affaires italien de 73 ans, propriétaire du Football club de Naples depuis 2004. Il enfonce le clou en précisant que ceux des africains qu’il va recruter à l’avenir devront au préalable s’engager à ne pas prendre part à la Coupe d’Afrique des Nations de Football, qui se dispute tous les deux ans entre Janvier et février.

Zambo Anguissa et Victor Osihmen du F.C de Naples

Il faut noter que le F.C de Naples compte actuellement trois internationaux africains susceptibles de prendre part à la CAN. Il s’agit de l’attaquant nigérian Victor Osihmen, du milieu de terrain camerounais Franck Zambo Anguissa et de l’algérien Ounas. Le défenseur sénégalais Khalidou Coulibaly qui a remporté la dernière Can avec le Sénégal alors qu’il évoluait lui aussi à Naples, vient de s’engager avec le club anglais de Chelsea. Un discours controversé qui fait écho à celui tenu par l’association des clubs européens juste avant la Can 2022, et qui remet au goût du jour la question du calendrier international, notamment la période à laquelle se déroule la Coupe d’Afrique des Nations de football.

Autant le dire tout de suite, L’OGFA, l’Observatoire de Gestion du Football Africain, condamne fermement de telles prises de position, pas loin d’un racisme primaire. Alors que la question a été tranchée depuis belle lurette par la FIFA, qui oblige les clubs à libérer les internationaux qui souhaitent rejoindre leur sélection, elle revient toujours comme un serpent de mer. Ce clair-obscur est aussi dû à la position ambiguë de la CAF, qui a parfois donné de céder à la pression des clubs européens. L’instance faitière du football africain gagnerait à définir une position définitive sur ce sujet.

Ce débat pose également la question de la dépendance des sélections africaines à leurs internationaux évoluant dans des championnats européens. Sans vouloir empêcher à nos meilleurs joueurs de monnayer leur talent, il est important de donner plus de consistance à nos championnats nationaux, de les rendre plus attractifs ce qui éviterait cet exode massif des joueurs africains.

Il revient enfin aux joueurs africains évoluant en Europe et dont l’importance et la valeur marchande n’est plus à démontrer de se faire respecter et de ne pas céder à ce chantage malsain, qui tend à les contraindre de choisir entre l’appel du drapeau, et les sirènes de l’argent. De toutes les façons, le football africain mérite beaucoup mieux que cette attitude condescendante, et même « raciste » de certains responsables et acteurs du football européen.

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