vendredi, octobre 18, 2024

La Confédération Africaine de Football (Caf) a de nouveau fait parler d’elle, à travers une sortie musclée de son president le 30 septembre 2022 à Conakry. Selon Patrice Motsepe qui s’exprimait devant la presse après avoir rencontré les autorités guinéennes, notamment le président de la transition Mamadou Doumboya et son premier ministre Bernard Goumou, a déclaré ,  » Qu’en l’état, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts pour que la Caf puisse accueillir la Can de 2025 en Guinée. » Une décision actée depuis le mois de juillet 2022 par le Comité Exécutif de l’instance faîtière du football continental. Des lors, l’on peut s’interroger sur le retard de cette annonce, pourtant une mission de la Caf a séjourné fin août en Guinée, pour inspecter les possibilités de ce pays à tenir le pari de l’organisation de cette Can 2025 ? A cette préoccupation, la réponse est venu du président de la Caf s’adressant à la presse : « J’ai insisté pour que ce message ne soit pas rendu public avant que je ne le transmette personnellement ici… » Certainement que les us diplomatiques en vigueur sont entrés en jeu, question de ne pas frustrer les responsables étatiques et l’ensemble des populations, que l’on a auparavant préparé à admettre cette réalité troublante.

Au-delà de cette information rendue publique par le président de la Caf, il serait important de questionner les motivations qui ont en 2014 poussé la Caf à désigner la Guinée sans appel à candidature. Bien plus, le changement du format de la compétition par le Comité Exécutif sous Ahmad après les attributions d’organisation sont demeurés un caillou dans la chaussure des Etats retenus, ainsi que de la Caf elle-même, qui a opéré puis exprimé volontairement ses choix et préférences. L’absurdité du fait s’expliquerait dès-lors que l’on est passé de seize (16) pays qualifiés à une phase finale de Coupe des Nations à vingt-quatre (24), sans un moratoire ni une période transitoire déterminés. La brutalité de ce type d’opération a contribué à détériorer les règles de jeu, au point de se retrouver à ce niveau de désespoir absolu et de grandes déceptions récurrentes. C’est certainement face à cette situation ambiguë et incertaine qu’en 2019, le Sénégal s’engageait auprès de la Guinée à affronter le défi d’une co-organisation avec son voisin.

Le refus catégorique par la Guinée d’une telle option sénégalaise, lui imposait désormais une lourde responsabilité par d’énormes sacrifices financiers et matériels à consentir, afin de remplir convenablement le nouveau cahier des charges prescrites par la Caf. Cette position tranchée a certainement des implications négatives au vue de ce qui s’est produit ce 30 septembre 2022 avec le retrait de la compétition. L’on pourrait se dire que les deux pays associés ; Guinée et Sénégal auraient probablement présenter un visage meilleur, que ce qui se voit et se dit en ce moment sur cette compétition…Le lot de consolation que l’on a indiqué à la Guinée se présente sous cette forme : « … Nous suggérons à la Guinée de se proposer pour le Chan 2025 comme le Cameroun l’a fait en 2021. La Guinée pourrait utiliser cette expérience du Chan 2025 pour organiser une Can… » (Patrice Motsepe). Ces propos bien que réalistes, relèvent que lorsqu’un pays ne tient pas les délais prescrits par la Caf, il a la possibilité de soulager ses peines à travers le CHAN. Dans les esprits, cela apparaîtrait comme une règle à instaurer, d’autant que la Caf bien avant l’annonce du retrait de cette compétition avait proposé à la Guinée d’organiser la Can en 2026 ou 2027.

Aucune des propositions faites à la Guinée, n’a connu l’approbation des responsables de ce pays. Toutes les alternatives ont été jusqu’ici ignorées, en témoignent ces propos du ministre des sports Lasana Bea Diallo ce même 30 septembre 2022 affirmait : « Nous allons tout mettre en place les infrastructures effectivement pour permettre à ce pays de se développer. On restera dans la programmation qu’on s’est fixé, c’est à dire 2025. En 2025, nous sortirons tous nos stades, nos hôpitaux, on sortira tout ceux qui sont en lieux avec ces objectifs qu’on s’est fixé. » Le discours du ministre des sports ne tranchait pas totalement avec l’avis du président de la Caf qui lui indiquait : « … Les infrastructures du pays ne sont pas prêtes, elles ne sont pas au bon niveau de ce que la Caf doit offrir, malgré le bon travail fourni par les autorités de la transition… » En un mot, la question de retard dans la réalisation des chantiers et l’absence de toute garantie absolue seraient à la base de cette rupture d’opinions et d’intérêts.

La chaîne de radio RFI a interrogé certains guinéens sur la situation. Il est vrai que les personnes approchées ont marqué leur désolation en même temps qu’elles reconnaissaient le bien-fondé du retrait de la Can. C’est une expression noble et digne de considération à admettre sans rechigner le tort que l’on s’est fait soi-même. Nous pensons que tout est suffisamment clair pour la Caf en ce moment, qu’elle examine soigneusement les critères d’attribution de sa compétition phare. Sinon, l’on ira d’échec en échec, d’humiliation en humiliation…au dégoût des passionnés de football. L’attitude qu’affichaient certains sceptiques quant à la tenue de cette Can 2025 en Guinée, ont fini par avoir raison.

0 Comments

Leave a Comment