jeudi, octobre 17, 2024

La situation de déséquilibre, au sein du football malien est réelle et manifeste. Le processus électoral en cours, se heurte à de nombreuses difficultés. Les plaintes d’une partie des acteurs donnent du vertige. La saisine des autorités maliennes, et celles de la Fifa sur cette question de vives préoccupations, n’éclaircissent jusqu’ici, ces cieux densement nuageux. La correspondance du Ministre malien des Sports, adressée à la Fifa, est une interpellation raisonnable. Sous quels angles rationnels, se situe le noeud du problème ?

. Le contexte

La gestion globale du football malien, est vivement critiquée par certains acteurs. Ils se justifient, à travers ces nombreuses plaintes, émises contre l’exécutif fédéral, avec à l’appui, des éléments de preuves accablants.

La Fifa, et les autorités gouvernementales maliennes, ont été informées du malaise profond, depuis fort longtemps. Malheureusement, c’est à un rythme de tortue, voire à un silence de cimetière servis aux acteurs, que l’on situe l’état actuel des choses.

Pendant ce temps, les esprits s’échauffent de plus en plus, au point de semer une grande inquiétude, quant à l’issue de cette énième affaire honteuse.

La réaction des autorités maliennes, via le Ministère des Sports indique, qu’en date du 15 août 2023, ce grand service public a saisi l’instance faîtière du football mondial (Fifa).

. La problématique

Elle se résume, dans cette correspondance du Ministre en charge des Sports, en direction de la Fifa/Secrétaire générale. Les axes essentiels ressortent, ce qui suit :

« Nous avons été informés par certains candidats de l’appel à la candidature, pour l’élection du président de la Fémafoot. Comme à l’accoutumée, le ministère chargé des Sports ne s’immisce jamais dans les processus électoraux des fédérations.

Nous avons quand même exprimé notre souhait, que ledit processus se déroule dans le respect des textes, dans le calme et la sérénité en tenant compte de la situation actuelle du pays… »

Voilà, qui donne le ton et la position des responsables étatiques, soucieux d’un réel équilibre, dans le cadre de ces opérations électorales.

La justification de cette intervention du Ministère des Sports, en tant que tutelle nationale s’appuie, sur cet autre aspect :

« Nous avons reçu des correspondances de plusieurs candidats dont les copies sont jointes. Nous n’avons pas de commentaires sur les décisions rendues par les commissions indépendantes de la Fémafoot, et nous laissons les candidats poursuivre les voies de recours, qui leurs sont permises dans les textes.

Néanmoins, les candidats ont relevé des points spécifiques de violations des textes qui, selon notre lecture sont susceptibles de remettre en cause tout le processus, et nous faire revivre une nouvelle crise dans le football (Cf lettres des candidats). »

Ces propos sont suffisamment clairs, à ne point marquer une quelconque indifférence, face à la gravité du problème. L’appel aussi raisonnable, que réel s’inscrit dans ces mots suppliants :

« Nous demandons à la Fifa, de bien vouloir s’intéresser au processus en cours, pour qu’il se déroule dans le strict respect des textes qui régissent le football.

En effet, le Ministère des Sports de la République du Mali ne peut accepter, qu’il soit porté atteinte au bon fonctionnement du football au Mali, et que cette atteinte, entraîne des scissions dans la population entre différentes régions du pays, avec les conséquences graves que cela pourrait engendrer et notamment des troubles à l’ordre public. »

La préoccupation de l’heure n’est pas, à négliger outre mesure par personne. En cela, les regards restent essentiellement tournés, vers les seuls maîtres du jeu, comme de tradition en pareille circonstance :

« Dès-lors, je vous remercie de bien vouloir me communiquer les mesures qu’entend prendre la Fifa pour assurer le respect des textes dans le processus en question, car il existe une réelle urgence… »

Une fois encore, le politique évite soigneusement, de se mettre à dos, les seuls décideurs du football mondial.

Aucune âme sensible aux injustices, à des malfaçons n’adhèrera jamais, et ne s’alliera à ces options mauvaises. Ce sont elles, qui généralement, éclaboussent l’image agréablement recherchée par le football africain.

. Les réticences

Ce mystérieux silence, venu des instances faîtières du football, étonne terriblement. La situation de crise, que traverse le football malien, est connue et sue de tous. Pourquoi toutes les demandes des acteurs, en direction de la Fifa, n’ont jusqu’ici, suscité la moindre réaction qui marque ? A quoi renvoie ce silence ? Est-ce à dire de la Fédération malienne de football, qu’elle n’a aucune importance aux yeux de la Fifa ?

Des questions en nombre, la Caf qui dirige le football africain, reste muette elle aussi, à l’exemple d’une carpe. Attend-t-elle des directives de la Fifa, pour entrer en scène ? Auquel cas, cette subordination aveugle, aux allures de soumission limiterait-t-elle son champ d’expression ? Ses libertés sont-t-elles absorbées par cette stricte alliance de mauvais goût ?

. Les connexions

Elles sont probablement, de nature à justifier l’immobilisme actuel. Les rapports étroits, qu’entretiennent l’exécutif sortant à la Fédération malienne de football, et, les instances faîtières du football mondial, sont sans doute, à l’origine de cette indifférence, servie aux acteurs du football malien.

Le système de compromission et combinaison, n’est-t-il pas en ce moment, cette clé qui verrouille le retour à un équilibre parfait ?

Cet univers du football mondial, on ne le dira jamais assez, est marqué par un type d’incohérences. Lesquelles, échappent foncièrement au bon sens, à la logique formelle des choses. Aussi, est-on en droit, d’imaginer ce type d’embrigadement, situerait sur l’origine de ces incongruités absurdes, et nocives à la bonne cause.

Ce cercle très fermé d’amis, n’admet pas, qu’un intrus s’introduise, et vienne ainsi, dérégler la vraie fausse stabilité régnante. L’on n’est pas sûr et certain, qu’une fois aux affaires, les nouveaux dirigeants fédéraux maliens, partageront toutes ces mauvaises convictions. Celles, qui plombent malencontreusement, l’émergence réelle du football continental.

Béni-oui-oui, à la solde des intérêts contre-productifs au football continental, cela à l’air d’aller mieux, qu’autrement. Cette servilité, longtemps décriée par les anciens, le football continental en souffre énormément depuis des lustres.

. Les suspicions

L’ombre, que cache cette affaire du football malien, n’arrache guère du sourire, à toute forme d’imagination féconde.

Depuis peu de temps, la Caf s’est illustrée, par ces sorties médiatiques bien cousues, et tonitruantes. C’est à travers son site web d’informations, largement diffusées par ailleurs à travers le monde, que parvient l’écho sonore des situations, au sein de certaines fédérations nationales.

Les demandes des acteurs sont révélées au grand public, que l’on prend à témoin, sur des questions dites préoccupantes. Aujourd’hui, la même opinion interroge, sur l’attitude de la Caf et celle de la Fifa, à ne point communiquer, sur ces accusations fortement accablantes. Ce sont celles, qui font l’objet de divisions, au sein de la famille du football malien.

En interrogeant la conscience morale, l’on arrive simplement, à questionner également l’option deux poids deux mesures, que le monde entier perçoit sans un moindre effort. Pourquoi toutes les anomalies dénoncées par les acteurs du football, ne suscitent pas la même attention, et les mêmes réactions de la Caf, puis la Fifa ?

. L’anticipation

La bonne gouvernance s’appuie sur des canons classiques. Elle dicte considérablement, la grande capacité à prendre les devants, face à chaque situation importante et urgente. Sinon, la suite produit l’irréparable, le chaos et, ces autres dérives incontrôlées viennent ainsi, faire leur lit là où, cela n’est point nécessaire.

En interrogeant intelligemment le passé, les multiples possibilités à résoudre sainement ces affaires troublantes, ont marqué les esprits. Au départ, tout paraît simple. Mais, la complexité arrive dès-lors, que les données ont changé avec le temps, installant davantage un type de radicalisation. Ce sont des expériences vécues !

La Fifa et la Caf doivent considérablement, assumer ces réformes, annoncées à grand renfort de publicité. Pourquoi tarder, à concrètement séparer dans l’univers du football mondial ; le bon grain de l’ivraie ? Si tant est que, cela fait partie des objectifs envisagés, le paradoxe s’installerait fortement, à discréditer toutes les actions au fil des temps.

Tout est prioritaire. C’est le cas du football malien, en proie à d’énormes difficultés. Il a besoin d’une thérapie de choc, à brève échéance, et non plus tard. Le déroulement du mondial Dames 2023, n’est point une excuse sérieuse, à justifier le retard, ou la négligence manifeste selon les positions, sur ce dossier d’un membre en détresse (Fémafoot).

. L’impact

Au regard de ce qui se passe dans le football mondial, tous les regards sont avisés, pour s’indigner contre les manquements et autres faiblesses. Il serait judicieux, que les instances du football planétaires prennent leur responsabilité, en soignant l’image dégradée et écornée de cette activité, à tous les niveaux certainement.

Le mal est mal, et le bien est bien. Jamais l’un ne sera prononcé en lieu et place de l’autre. Seules la cohérence, l’harmonie parfaite, la cohésion globale dans la gestion suffiront, à taire ces faiblesses entassées.

L’arbitraire n’est pas une bonne chose, à faire le bon choix. Il s’agit clairement, du rayonnement recherché. La crédibilité du football mondial passe forcément, par ces schémas d’une bonne gouvernance, adaptée aux réalités du temps, entre autres préoccupations.

Nul ne peut en toute logique, vouloir une chose et son contraire. Tout choix est facile à opérer, selon ses aspirations et convictions. Se salir ou demeurer propre, telle est la seule alternative en vigueur.

En guise de conclusion, il n’est ni élégant, ni intelligent de rester sourd et muet, face à des sujets délicats et hautement importants. Une seule semaine sépare ce jour 22 août 2023, de la tenue envisagée, d’élections à la Fédération malienne de football (Fémafoot/29 août 2023).

Aussi vrai, que la correspondance de responsables du Mali (15 août 2023), n’a pas reçu la moindre réponse officielle de la Fifa, jusqu’à ce jour 22 août 2023. L’on se sent à l’étroit, au plus profond de son âme. Est-ce une façon particulière, d’approuver l’organisation du vote au sein de la Fémafoot ce 29 août 2023, dans ces conditions conflictuelles, qu’un silence assourdissant fait office d’annonce ?

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