Le 73e Congrès de la Fifa s’est tenu à Kigali (Rwanda) du 14-16 mars 2023. À côté de la réélection du président sortant (Gianni Infantino), reconduit par acclamation, le Conseil de la Fifa a quant à lui déterminer les contours du mondial 2026. De nombreuses insuffisances sont à relever après les travaux. Un avis édifiant vient apporter des précisions à l’effet.

La clôture du 73e Congrès de la Fifa a profondément marqué les esprits. C’est avec un arrière-goût d’amertume, que l’on constate du Continent africain, qu’il n’a pas suffisamment tiré profit, de ce qui ferait sa fierté.

Cette situation se résume entre autres, par une absence de lisibilité quant à la formule arrêtée, en vue des qualifications à la prochaine Coupe du Monde 2026 (Canada/Usa/Mexique).

La Fifa avait auparavant indiqué, que les représentants du Continent africain seraient désignés à l’issue des performances réalisées lors de la Coupe d’Afrique des Nations. Cela suppose que lors de l’édition 2025, les qualifiés côté Afrique seront connus après le tournoi final. Il s’agira des neuf (9) premiers au classement général. Puis, du dixième (10e) qu’il livrera un match de barrage intercontinental. Est-ce possible d’envisager une telle formule, d’autant que la phase finale de Coupe du Monde aura lieu une année plus tard (2026) ?

Bien plus, chaque compétition a ses réalités. Ce mode de désignation est questionnable sur toute la ligne. Les qualifications à une phase finale de Coupe du Monde se jouent sur plus de deux (2) ans. Ce qui donne la possibilité à certains, qui ont mal entamé la compétition, de se réajuster. Par contre, la Can se joue en un (1) mois. Les matchs s’enchaînent très rapidement, au point de ne pas favoriser avec certitude tout rachat. Ce sont des détails ennuyeux, qui perturbent dans l’ensemble.

Ces imprécisions plongent les esprits dans un véritable brouillard. Tout comme ces attentes et autres aspirations qui reposaient véritablement sur une clarification nette et juste, de cette inégalité de ratio entre L’Uefa et la Caf, en termes du nombre de représentants à la phase finale de cette compétition à venir.

Les données de base indiquent, que la zone Uefa comptera seize (16) équipes, contre neuf (9) qualifiés directs à la zone Caf. Ce qui déshonore et fait dire d’une telle option, qu’elle est injustifiée à plus d’un titre.

Or, dans la réalité les faits révèlent, que la zone Uefa compte cinquante-cinq (55) membres, contre cinquante-quatre (54) à la zone Caf. La différence est insignifiante, au point d’interroger le bien-fondé d’un tel état de choses.

Pourtant, la désignation du président de la Fifa n’obéit pas à cette logique. Elle n’accorde pas de différence en matière de votes. Pour ainsi dire, chaque membre détient une voix. Cette option ne discrimine et ne froisse guère la sensibilité. Certainement, que l’on privilégié l’option d’une Afrique, considérée comme un bétail électoral pour son maintien au poste de responsabilité !

Les arguments sportifs brandis, ne suffisent plus à convaincre l’opinion avisée. À présent, que les représentants africains à la 22e édition de Coupe du Monde Qatar 2022 se sont illustrés très positivement. Pourquoi ne pas reconsidérer ces décisions subjectives, qui réduisent considérablement les chances du continent africain lors des Coupes du Monde ?

La sortie médiatique du Président de la Fédération Sénégalaise de Football (Augustin Senghor) sur les ondes de Rfi ce 16 mars 2023, confirment sans aucun doute, ces pratiques absurdes deux poids, deux mesures :

« Une partie du travail est fait. Moi, j’avais toujours estimé, qu’il y avait une injustice notoire avec cette répartition de places à la Coupe du Monde entre les Confédérations… » (Augustin Senghor).

Un cri de révolte qui ne peut laisser insensible les âmes bienfaites, l’on retiendra ce qui suit :

« Rien ne le justifiait que nous nous retrouvions toujours avec cinq (5) places…le Président Gianni l’a réglé substantiellement… » (Augustin Senghor).

Ces propos sont revêtus d’une très grande réalité. Et, se fondent sur un nécessaire rétablissement de cette égalité méritée. De ce fait, il n’y a rien de plus juste, que la revendication d’un droit lésé. Ainsi :

« …Mais, j’estime pas assez une fois encore. Il nous faut plus de places. Nous sommes cinquante-quatre (54) fédérations, nous sommes au même niveau que L’Uefa. Il n’y a pas de raison, que L’Uefa ait seize (16) places, et que nous soyons à neuf … » affirme le Président de la Fédération Sénégalaise de Football.

L’urgence de l’action en pareille circonstance, définit le type d’initiatives à envisager. C’est alors, que l’on notera :

« C’est un autre combat qui commence. Il ne faut pas avoir peur de poser ce débat là. Et à côté de ça aussi, nous devons montrer que, nous méritons ces places que nous demandons, en termes de résultats, en termes de meilleure organisation de nos associations nationales. Et, en termes aussi d’attractivité de nos compétitions au niveau de la Caf… » (Augustin Senghor).

La nécessité d’une remise en question à l’échelle continentale se confirme ainsi, par la voix d’un dirigeant exemplaire sur la base de résultats sportifs obtenus ces temps derniers. L’expression prononcée donne définitivement le ton d’une ère nouvelle. Il importe conséquemment, que l’on balaie tout d’abord devant sa porte. Cela se justifie clairement, au regard de la gestion faite actuellement autour de l’activité.

Vraisemblablement, il y a du pain sur la planche, pour ce qui est des réformes à mener. En voulant taire cette autre vérité, on ne rend pas service à l’activité. La conscience collective attend des acteurs responsables dans la prise de décisions, qu’ils amorcent considérablement, ce qui fait actuellement défaut.

De toutes les façons, l’on ne saurait se glorifier de ce qui fait sa honte. À maintes reprises, l’Ogfa a indiqué considérablement les couloirs, qui conduisent au bien-être du football africain. Vivement, que la nouvelle olympiade (2023/27) soit celle du saut qualitatif à l’échelle continentale…